Fantôme(s)
Vincent Lévy, 2005
Œuvre générative et interactive
Matériaux, techniques et procédés : ordinateur, écran plasma, logiciel spécifique
Dimensions : Ecran de type plasma 50 pouces, format horizontal
Sujet : L’image du spectateur captée en temps réel n’apparaît que progressivement sur l’écran et se superpose à des silhouettes fantomatiques, portraits d’autres passants venus précédemment ou de personnes liées à l’histoire de l’artiste.
Fantôme(s) est une oeuvre générative et interactive. Elle agit comme un miroir qui s’accorderait un « temps de réflexion » pour renvoyer l’image du spectateur, décidant même parfois d’afficher l’image de quelqu’un d’autre. L’image du spectateur captée en temps réel n’apparaît que progressivement sur l’écran et se superpose à des silhouettes fantomatiques, portraits d’autres passants venus précédemment ou de personnes liées à l’histoire de l’artiste.
Dispositif
Fantôme(s) est une installation, dans laquelle le spectateur se trouve face à un écran qui fonctionne comme un miroir, mais un miroir qui se donnerait un temps de réflexion avant de refléter son image. Une petite caméra, de type webcam, est placée juste devant l’écran, à la hauteur du front d’un adulte, filmant l’image des passants qui entrent dans son champ. La restitution vidéo prend la forme d’une image multicouche, dotée de huit calques avec une proportion de 10 à 20 % de transparence chacun. Les images qui viennent juste d’être filmées s’étalent dans le temps avec des délais de 2 à 8 secondes. L’opacité du sujet est donc fonction du temps passé devant l’installation. A partir de 22 secondes d’immobilité devant l’objectif, l’image du passant apparaît complètement. Mais, aussitôt perçu, il pourra être remplacé ou accompagné par quelqu’un d’autre parmi les visages mémorisés les jours précédents à la même heure, ou les personnages issus de « l’univers personnel » de l’artiste. Ces derniers peuplent également « les rêves » de Fantôme(s) lorsque personne ne vient se mettre face à lui.
Fantôme(s) pose la question du temps présent, en le mélangeant avec des évocations du passé et en projetant l’image actuelle enregistrée dans le futur. A travers un jeu narcissique, le spectateur est en réalité entraîné dans la réflexion fondamentale sur le « lieu temporel » de son existence.
Crédits photos : Vincent Lévy
Crédit vidéo : Vincent Lévy